Levures et ensemencement.

La journée de brassage vient de se terminer, vous êtes satisfait tout s’est bien déroulé ! Votre moût est refroidit et transféré en fermenteur, tout est stérile et exempt de toutes bactérie ou levure sauvage qui pourrait nuire au nectar que vous avez passé tant de temps à concocter. Nous en sommes donc maintenant à un moment crucial pour la qualité finale de votre bière !

Il s’agit maintenant de choisir la bonne souche de levure (en réalité j’espère que vous aurez choisi votre levure depuis longtemps une fois arrivé à cette étape car votre moût ne restera pas stérile bien longtemps s’il n’est pas vite ensemencé) et de l’inoculer en juste quantité et de la meilleure des façon, cela en fonction de la bière en question.

Pas de panique, toutes les informations dont vous avez besoin se trouvent juste ci-dessous ! 

Table des matières

Les bases.

Préambule

La fabrication de la bière peut, de façon subjective, se diviser ne deux parties: le « côté chaud » et le « côté froid ». Nous arrivons ici à l’étape initiale du côté froid. C’est à partir de ce moment que la bière devient très sensible aux infections, en particulier au moment où elle a été refroidie alors que la levure n’a pas encore pris possession du milieu. 

Il va vous falloir maintenant choisir la souche de levure qui permettre de mettre en valeur la recette que vous avez passé tant de temps à établir. En réalité, peu importe que vous ayez réalisé un brassage à la perfection, si la levure n’est pas adaptée, qu’elle est inoculée en trop petite quantité (ou trop grande, oui oui, c’est possible), qu’elle n’est pas en bonne santé ou bien que la température de votre moût n’est pas dans la bonne plage à ce moment, vous avez de grande chance d’obtenir in fine un résultat décevant. Il serait plus facile d’obtenir une bonne bière en fermentant de façon parfaite un moût médiocre que l’inverse.

Un peu d'Histoire…

On ne saurait dater exactement les premières consommations de bière par l’homme. On situe entre le Xe et le VIe millénaire avant J.C les premières traces de consommation, en Mésopotamie. Il semblerait que dès le moment où l’homme s’est sédentarisé et a commencé à cultiver des céréales, il s’est mis à produire des boissons fermentées. Certains historiens soutiennent même l’idée selon laquelle l’homme se serait sédentarisé justement afin de pouvoir cultiver des céréales et fabriquer des boissons fermentées. 

Les premières traces écrites,  quant à elles, datent du VIe millénaire avant J.C. Des tablettes Sumériennes  on été retrouvées entre le Tigre et l’Euphrate et mentionnent des recettes à base de bière. Il s’agirait alors des toutes premières recettes écrites au monde.

Tablette d’argile gravée évoquant la bière

Vous l’aurez compris, la relation entre la levure et l’homme de date pas d’hier. Seulement des sicècles durant, l’homme considérait la femrentation comme un processus divin qui avait la capacité de transformer le jus de céréale en breuvage enivrant. Une sorte de miracle en un mot. Ce n’est que dans les années 1960 que les connaissances sur la levure ont fait un grand bon avec l’arrivée des travaux de Pasteur. Des scientifiques avaient d’ors et déjà observé la levure depuis la fin du XVIIe siècle avec l’invention des premiers microscopes mais ils pensaient jusque là qu’il s’agissait d’un sous-produit de la fermentation et non de la cause elle-même.

Aujourd’hui, la recherche a énormément avancé et nous connaissons très bien le processus de fermentations. A ce jour,  plus de 500 espèces de levures sont recensées avec plusieurs milliers de souches au sein de chaque espèce. C’est dire l’étendue des possibilités ! 

Choisir sa souche de levure

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Le choix de la levure pour la fermentation de la bière est crucial, car elle influence grandement le profil aromatique, le goût et d’autres caractéristiques de la bière. Voici quelques facteurs à considérer lors du choix de la levure pour votre brassage de bière :

  1. Style de bière : Différents styles de bière nécessitent des levures spécifiques. Par exemple, les levures ale sont souvent utilisées pour les bières plus légères, tandis que les levures lager sont associées à des styles de bière plus lourds et plus complexes.

  2. Caractéristiques de la levure : Les levures peuvent produire une large gamme de saveurs et d’arômes, allant des esters fruités aux phénols épicés. Choisissez une levure dont les caractéristiques correspondent au profil que vous recherchez pour votre bière.

  3. Température de fermentation : Certaines levures fonctionnent mieux à des températures plus élevées (levures ale), tandis que d’autres préfèrent des températures plus basses (levures lager). Assurez-vous que la levure que vous choisissez correspond à la plage de température que vous pouvez maintenir pendant la fermentation.

  4. Niveau d’atténuation : Cela se réfère à la capacité de la levure à consommer les sucres dans la bière. Certaines levures laissent plus de résidus sucrés, ce qui donne une bière plus douce, tandis que d’autres fermentent plus complètement, produisant une bière plus sèche.

  5. Performance : Certaines levures fermentent plus rapidement que d’autres. Si vous avez besoin d’une fermentation rapide, choisissez une levure réputée pour sa performance rapide.

  6. Expérience personnelle : Au fil du temps, les brasseurs développent souvent une préférence pour certaines souches de levure en fonction de leur expérience personnelle. Si vous trouvez une levure qui fonctionne bien pour vous, n’hésitez pas à la réutiliser.

Il est recommandé de faire des petites expérimentations avec différentes souches de levure pour découvrir celle qui convient le mieux à vos goûts et à vos préférences de brassage. Les fournisseurs de levure fournissent généralement des informations détaillées sur les caractéristiques de chaque souche pour aider les brasseurs dans leur choix.

Les types de levures utilisés varient en fonction du style de bière que vous souhaitez brasser. Voici une liste générale des catégories de levures en fonction des principaux styles de bière :

  1. Levures Ale :

    • Saison Ale (Belge) : Des souches de levures belges spécifiques, par exemple, la Wyeast 3711, sont souvent utilisées pour produire des saisons avec des caractéristiques épicées et fruitées.
    • Pale Ale/IPA : Des souches américaines, britanniques ou belges, telles que la Wyeast 1056 (American Ale), Wyeast 1968 (London ESB), ou la Safale US-05, sont populaires pour ces styles.
  2. Levures Lager :

    • Pilsner : Des souches de levures lager allemandes, comme la Wyeast 2007 (Pilsen Lager) ou la Saflager W-34/70, sont fréquemment utilisées pour produire des pilsners aux caractéristiques propres à ce style.
    • Bock : Des levures lager bavaroises, telles que la Wyeast 2206 (Bavarian Lager) ou la Saflager W-34/70, conviennent souvent aux bières de type bock.
  3. Levures Hybrides :

    • California Common/Steam Beer : La levure Wyeast 2112 (California Lager) est souvent utilisée pour ce style qui combine des caractéristiques ale et lager.
    • Kölsch : Les souches de levures allemandes, comme la Wyeast 2565 (Kölsch), sont typiquement utilisées pour brasser cette bière de fermentation haute.
  4. Levures de Blé :

    • Weizenbier/Hefeweizen : Des souches de levures allemandes, telles que la Wyeast 3068 (Weihenstephan Weizen) ou la Safbrew WB-06, sont couramment utilisées pour les bières de blé allemandes.
    • Witbier : Des souches de levures belges, comme la Wyeast 3944 (Belgian Witbier), sont utilisées pour produire des bières de blé belges avec des caractéristiques épicées et fruitées.

Cependant, il est important de noter que ces recommandations ne sont pas strictes, et de nombreux brasseurs expérimentent avec différentes souches de levures pour créer des variations uniques de chaque style. La levure est un élément clé dans la personnalisation du profil de saveur de la bière, et il est toujours intéressant d’explorer différentes options en fonction de vos préférences personnelles.

 
 

Ensemencer son brassin

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Ensemencer la levure est une étape cruciale dans le processus de brassage de la bière, et différentes méthodes peuvent être utilisées. Voici une description détaillée des différentes façons d’ensemencer la levure, avec leurs caractéristiques, avantages, inconvénients et paramètres cruciaux à considérer :

Méthodes d’ensemencement de levure :

  1. Inoculation Directe :

    • Caractéristiques : L’inoculation directe consiste à ajouter la levure directement dans le moût sans préparation préalable. Cela peut être sous forme de levure liquide, de levure sèche ou de culture de levure maison.
    • Avantages :
      • Rapidité et simplicité.
      • Moins de risque de contamination.
    • Inconvénients :
      • La quantité de levure peut être difficile à contrôler.
      • Une adaptation progressive à l’environnement du moût peut être nécessaire.
  2. Réhydratation de Levure Sèche :

    • Caractéristiques : Les levures sèches sont réhydratées dans de l’eau stérile avant d’être ajoutées au moût.
    • Avantages :
      • Meilleure viabilité cellulaire.
      • Réduction du stress thermique sur la levure.
    • Inconvénients :
      • Nécessite une étape supplémentaire.
      • Risque de contamination lors de la réhydratation si des précautions ne sont pas prises.
  3. Starter de Levure :

    • Caractéristiques : Un starter est une petite culture de levure préparée à l’avance pour augmenter le nombre de cellules avant l’ensemencement.
    • Avantages :
      • Augmente la quantité de levure disponible.
      • Améliore la viabilité cellulaire.
    • Inconvénients :
      • Nécessite une planification préalable.
      • Peut introduire des contaminants s’il n’est pas réalisé dans des conditions stériles.
  4. Pitching en Cascade :

    • Caractéristiques : Ajouter du moût frais sur un lit de levure déjà en fermentation pour favoriser une fermentation continue.
    • Avantages :
      • Peut améliorer l’efficacité de la fermentation.
      • Minimise les phases d’adaptation.
    • Inconvénients :
      • Requiert une attention particulière pour éviter l’oxydation.
      • Risque de contamination si les conditions ne sont pas optimales.

Paramètres cruciaux à considérer :

  1. Quantité de levure :

    • La quantité de levure ajoutée doit être adaptée au style de bière et au volume du moût. Un calcul précis basé sur la densité du moût est recommandé.
  2. Température :

    • Le maintien d’une température appropriée pendant l’ensemencement est crucial pour éviter le stress thermique sur la levure et favoriser une fermentation saine.
  3. Viabilité cellulaire :

    • Utiliser des levures fraîches avec une viabilité élevée ou, dans le cas de levures réhydratées, veiller à la réussite de la réhydratation.
  4. Oxygène :

    • Éviter l’exposition à l’oxygène, surtout pendant l’inoculation directe et le pitching en cascade, pour éviter l’oxydation de la bière.
  5. Stérilisation :

    • Assurer la stérilité de tous les équipements utilisés, en particulier lors de la préparation des starters ou de l’inoculation directe.

Chaque méthode d’ensemencement de levure a ses avantages et inconvénients, et le choix dépendra de la complexité du brassage, du style de bière visé, et des préférences du brasseur. L’expérimentation et la compréhension approfondie des caractéristiques de chaque méthode peuvent conduire à des résultats optimaux.

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La réalisation d’un starter de levure est une pratique courante pour augmenter la quantité de levure avant l’ensemencement d’un brassin de bière, ce qui peut améliorer la fermentation. Voici un guide étape par étape pour réaliser un starter de levure :

Matériel nécessaire :

  1. Levure : Utilisez une levure fraîche ou une levure sèche de haute qualité correspondant au style de bière que vous brassez.

  2. Extrait de malt liquide ou poudre : Utilisez un extrait de malt léger pour créer un milieu de fermentation pour la levure.

  3. Eau : Utilisez de l’eau propre et stérile.

  4. Bouilloire : Pour la stérilisation de l’eau et de l’extrait de malt.

  5. Flacon en verre ou récipient en plastique : Assurez-vous qu’il peut être hermétiquement fermé et qu’il peut résister à la chaleur.

  6. Agitateur ou cuillère en acier inoxydable : Pour agiter la solution.

Étapes pour réaliser un starter de levure :

  1. Stérilisation :

    • Stérilisez soigneusement le flacon en verre, la cuillère ou l’agitateur, et tout autre équipement en les faisant bouillir ou en utilisant un désinfectant approprié.
  2. Création du moût de starter :

    • Dans la bouilloire, mélangez de l’eau propre avec de l’extrait de malt liquide ou en poudre selon les instructions du fabricant. La proportion habituelle est d’environ 100 g d’extrait de malt pour 1 litre d’eau.
  3. Cuisson du moût :

    • Portez le moût à ébullition pour tuer toute bactérie ou levure sauvage. Laissez-le refroidir à la température ambiante.
  4. Transfert dans le flacon :

    • Transférez le moût refroidi dans le flacon stérilisé, en laissant suffisamment d’espace pour l’expansion pendant la fermentation.
  5. Ajout de levure :

    • Ajoutez la levure à la solution. La quantité de levure dépend du volume de moût de départ et du volume final souhaité pour votre brassin. Des calculateurs en ligne peuvent vous aider à déterminer la quantité exacte.
  6. Aération :

    • Aérez la solution en secouant le flacon vigoureusement pendant quelques minutes. Cela favorise la croissance initiale des cellules de levure.
  7. Fermentation :

    • Fermez hermétiquement le flacon avec un bouchon d’airlock ou une feuille d’aluminium perforée. Placez-le dans un endroit sombre à une température appropriée pour la levure que vous utilisez.
  8. Agitation (en option) :

    • Pour favoriser la croissance continue des cellules, vous pouvez agiter doucement le flacon plusieurs fois par jour.
  9. Temps de propagation :

    • Laissez la levure se propager pendant 1 à 3 jours, en fonction de la quantité initiale de cellules et de la taille du starter nécessaire.
  10. Prêt à l’emploi :

    • Une fois que le starter de levure a atteint son point culminant d’activité, il est prêt à être ajouté à votre brassin de bière.

En réalisant un starter de levure, vous assurez une population de levure saine et vigoureuse, ce qui peut être particulièrement bénéfique pour les brassins de bière de haute gravité ou de grande taille.

Pour aller plus loin…

Un peu de biologie

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